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Le violent conflit dans le bassin du lac Tchad se poursuit. Les insurgés de Boko Haram adoptent désormais le modus operandi d'autres groupes criminels non idéologiques afin de réduire leur profil de risque dans les zones qu'ils contrôlaient auparavant. Ce changement de tactique, ainsi que la formation d'une double identité qui en résulte, compliquent l'instauration d'une paix durable et nécessitent des ajustements politiques. Depuis 2017, les acteurs gouvernementaux et les agences internationales ont indiqué à plusieurs reprises que la situation dans le nord-est du Nigéria, épicentre du conflit de Boko Haram, revenait à la "normale". Cependant, nos recherches montrent que les stratégies de Boko Haram évoluent au fur et à mesure que le conflit violent se poursuit. Ne rien faire risque de normaliser une nouvelle activité des insurgés, à savoir le banditisme djihadiste, qui pourrait déstabiliser davantage la région.